Les terrasses agricoles urbaines et la réduction du ruissellement pluvial : un cas d’étude lyonnais.

Urban cultivated terraces and rainfall runoff reduction: a case study from Lyon.

Télécharger le résumé complet

Auteurs
Wejdane Ben Salem, Fanny Courapied, Enriqué Gonzalez-Sosa

Résumé court
La ville de Lyon présente une topographie variée avec ses deux collines de Fourvière et de la Croix Rousse avec respectivement un dénivelé de 208 et 90 mètres par rapport à la rivière Saône. Ces configurations sont connues pour leur instabilité en cas de fortes pluies ou d’un mauvais drainage. Ainsi 30 mouvements de terrain ont été répertoriés en 1983 suite à un début d’année exceptionnellement pluvieux et orageux. Les pentes urbanisées renforcent le ruissellement pluvial dont le drainage est facilité jusqu’au fleuve mais avec un impact lié aux eaux polluées des réseaux pluvial et unitaire.Le changement climatique pose aujourd’hui la question de la conservation des eaux pluviales au sein de périodes de sécheresses prolongées entrecoupées de phénomènes orageux intenses. Dans ce contexte, les objectifs de « ville perméable » de la métropole de Lyon visent la « désimperméabilisation » de 400 ha d’ici 2026 et la déconnexion de réseaux d’eaux pluviales, pour amorcer un changement de paradigme dans la gestion du ruissellement urbain. Le fait de développer à la fois la prévention contre les inondations par ruissellement urbain intense et réduire l’impact sur les cours d’eau entre dans le champ de la compétence GEMAPI qui permet de financer ces actions.Cette étude évalue le rôle des terrasses cultivées en contexte urbain sur la réduction du ruissellement et la conservation de l’eau. Le ruissellement des jardins familiaux du Fort de Loyasse (70 parcelles, 2.8 ha) est comparé par modélisation à une situation sans terrasses avec un couvert herbeux, que l’on trouve dans d’autres partie de la colline, comme l’ancienne piste de ski de la Sarra situé sur le versant Est de la colline de Fourvière. Il est montré pour une pluie centennale une réduction de 75% du volume ruisselé, un retard de 40 minutes du pic de ruissellement, une réduction de 30% de ce pic, et une rémanence de l’humidité dans les terrasses.

Summary
The city of Lyon has a varied topography with its two hills of Fourvière and Croix Rousse with respectively a difference in level of 208 and 90 meters in relation to the river Saône. These configurations are known for their instability in case of heavy rains or poor drainage. Thus, 30 ground movements were recorded in 1983 following an exceptionally rainy and stormy beginning of the year. Climate change now poses the question of stormwater conservation in periods of prolonged drought interspersed with intense storm events. In this context, the "permeable city" objectives of the Lyon metropolis aim to "desoak" 400 ha by 2026 and to disconnect stormwater networks, in order to initiate a paradigm shift in urban runoff management. Developing both the prevention of flooding by intense urban runoff and reducing the impact on watercourses falls within the scope of the GEMAPI competence, which allows the financing of these actions. This study evaluates the role of cultivated terraces in an urban context on the reduction of runoff and water conservation. The runoff of the allotment gardens of the Fort de Loyasse (70 plots, 2.8 ha) is compared by modeling to a situation without terraces with a grassy cover. It is shown for a 100-year rainfall a reduction of 75% of the runoff volume, a delay of 40 minutes of the peak of runoff, a reduction of 30% of this peak, and a remanence of the humidity in the terraces.

Mots-clés
changement climatique, pluie intense, ruissellement urbain, sécheresse, terrasses cultivées